Journée d'étude 29 avril 2023

 

Programme et résumés des interventions

 

 Journée d’études : "Gages d’affection et patrimoine"

 

Avec le soutien de l’Observatoire des Sociétés de l’Océan Indien (O.S.O.I.- FED 4127), du ministère de la culture et de la banque des territoires

Porté par les laboratoires DIRE (UR), OIES CRESOI (UR) et APILab (ESA) 

En partenariat avec la Bibliothèque Départementale de La Réunion (BDR)

29 avril 2023 à 10h00

BDR, 52, rue Roland Garros 97400 Saint Denis

  

 

PROGRAMME

  

10h00 : Accueil des participants et du public

10h10: Florence Pellegry ( Université de La Réunion) : Introduction de la journée d’études et du projet de recherche

 

Session 1 : Archives et patrimoine sentimental

10h20: Angélique Gigan (Université de La Réunion), « Représentations des femmes à Bourbon dans quelques récits de voyages anciens »

10h40: Patricia Ducret ( Université de La Réunion): « Voyage au cœur de l’intime de trois familles Bourbonnaises aux XIXe et XXe siècles »

11h00 : Table ronde : « Gages d’affection et patrimoine dans l’océan Indien : nouvelles perspectives » Modératrice : Florence Pellegry ( Université de La Réunion)

Christelle Baret (Université de La Réunion)

Diana Madeleine (ÉSA La Réunion)

Laurent Segelstein (ÉSA La Réunion)

Françoise Sylvos (Université de La Réunion)

Héloïse Thiburce (ÉSA La Réunion)

 

12h00 : Pause - repas

 

Session 2 : Gages d’affection et paysage

13h30 :  Clotilde Provansal (artiste plasticienne, La Réunion) et Colette Pounia (ÉSA La Réunion) : « Dialysis ou de la nécessité de prendre soin de l’autre »

14h30 : Mounir Allaoui (ÉSA La Réunion) : « ‘Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution’ - Empreinte du temps traversant le paysage et temps réifié tels que représentés dans les premières séquences du film 226 d’Hideo Gosha »

 

-       15h00 : Conclusion

 

RESUMES DES INTERVENTIONS

 

●      Angélique Gigan : « Représentations des femmes à Bourbon dans quelques récits de voyages anciens »

À travers un ensemble de témoignages d'époque établis par des administrateurs et des voyageurs, en particulier ceux du premier tiers du XVIIIe siècle, il s’agira d’esquisser la représentation des femmes libres à Bourbon. Outre le rôle que ces femmes jouèrent dans la colonie, il s’agira de montrer que leur description met en relief une pulsion scopique, c’est-à-dire une mise en scène de la dialectique du regard entre regardant et regardé qui renvoie au corps féminin dans son ensemble. L’intimité est, de fait, scrutée, abolissant les frontières entre public et privé.

 

●      Patricia Ducret : « Voyage au cœur de l’intime de trois familles Bourbonnaises aux XIXe et XXe siècles »

Au début du XIX siècle, les échanges épistolaires entre le futur ministre Joseph de Villèle et sa famille nourrissent notre étude sur le gage d’affection, s’inscrivant à la frontière de la sphère privée et publique. Ces sources manuscrites familiales, révélatrices du tréfonds de l’être dans les relations amoureuses exposent aussi bien des débats politiques que des discussions successorales. Nous évoquerons aussi d’autres extraits de correspondances familiales datant du milieu du XIXe siècle dans lesquelles un père de famille, rappelle notamment la vertu du travail et le respect des obligations religieuses à son jeune fils, Alfred Chassagne, avant que ce dernier entreprenne le long périple en bateau vers la métropole. Nous questionnerons la façon dont la souffrance de la séparation due à l’infortune semble s’effacer devant le sens du devoir et la voix de la sagesse. Enfin, au début du XXe siècle, de quelle manière de simples propos échangés entre un religieux du séminaire de Cilaos et un étudiant en médecine à l’Université de Montpellier, le jeune Berg, originaire de la Réunion, reflètent-ils les opinions politiques d’un certain milieu Réunionnais et constituent-ils un vecteur de « sages conseils » en matière religieuse ?

 

●      Clotilde Provansal et Colette Pounia :  « Dialysis ou de la nécessité de prendre soin de l’autre »

Échanges à partir de la projection de Dialysis, une vidéographie d’une durée de 8 minutes, qui raconte l’histoire d’arbres Niaoulis habitant le domaine de Beau-Bassin et dans le besoin d’être dialysés.  Les gestes de soins apportés à l’autre sont magiques et merveilleux et dans Dialysis, ils sont aussi chorégraphiés entre les machines naturelles que sont les troncs effeuillés des Niaoulis et les machines robotiques dont se constitue le matériel médical de la dialyse. L’histoire est vue du dedans du paysage et à vol d'oiseaux, ces drones de la nature.

Dialysis peut être vue in situ dans l’exposition RE-BIRD proposée par Clotilde Provansal à l’Artothèque du Département de La Réunion, du 28 avril au 30 septembre 2023.

 

●      Mounir Allaoui : « ‘Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution’ - Empreinte du temps traversant le paysage et temps réifié tels que représentés dans les premières séquences du film 226 d’Hideo Gosha »

226 est un film de fiction réalisé en 1989.Il s’agit d’une interprétation de la tentative de coup d'État du 26 février 1936. La première séquence montre de jeunes officiers prenant la décision de faire ce coup d’État. Une fenêtre du bureau dans lequel ils se trouvent donne sur un paysage automnal. Les jeunes militaires marquent leur résolution par un sermon écrit sous la forme d’un poème. Cette séquence est suivie d’un plan donnant sur une horloge couverte de neige qui passe de minuit à la première minute du jour suivant, le 26 février. Le titre du film, 226, s’affiche sur le plan à l’instant où l’horloge passe à la date historique. L’utilisation des marqueurs temporels dans ces deux séquences joue sur plusieurs dimensions. Une dimension du temps affectée, celle de la beauté de l’automne qui se traduit par l’écriture d’un poème. Le poème est ainsi un don à/de la beauté de l’instant de la résolution. L’horloge couverte de neige qui suit la scène automnale indique le passage à une date marquée par le sceau de l’histoire politique, il s’agit d’une dimension réifiée (désincarnée) du temps qui permet de lire l’événement comme factualité objectivée.

 

 

LES INTERVENANT-E-S

Mounir ALLAOUI est vidéaste, enseignant chercheur à l’ÉSA La Réunion - et chercheur associé à DIRE - docteur en Arts, spécialité études cinématographiques et audiovisuel. Ses recherches portent sur le rôle de certaines théories de la subjectivité dans la constitution d’une politique des auteurs (de cinéma) entre le Japon et la France.

 

Christelle BARET est doctorante en littérature nigériane et sud-africaine au laboratoire DIREà l’Université de la Réunion. Ses travaux portent sur une étude comparée des processus d’écriture utilisés par les auteures nigérianes et sud-africaines contemporaines dans leurs œuvres de fiction pour mettre en lumière la (re)construction des identités féminines noires dans des sociétés africaines patriarcales.

 

Patricia DUCRET est docteur en droit qualifiée, chercheur, membre titulaire du Centre de recherche juridique (C.R.J) de l’Université de la Réunion et membre associé au Centre d’études Internationales sur la Romanité (C.E.I.R.) de l’Université de la Rochelle. Sa recherche se focalise sur l’histoire de l’enseignement du droit romain au XIXe siècle.

 

Angélique GIGAN est docteure en Langue et Littérature françaises et francophones, chercheuse associée au laboratoire DIRE. Spécialiste de la littérature du XVIIIe siècle, elle travaille particulièrement sur les liens entre littérature et histoire de la colonisation.

 

Diana MADELEINE est enseignante en histoire de l’art contemporain à l’ÉSA La Réunion - APILab, HCA - Université Rennes 2 et LCF - doctorante.

 

Florence PELLEGRY est maîtresse de conférences en études anglophones à l’Université de La Réunion. Spécialiste de l’histoire sociale du Royaume-Uni à l'époque victorienne et édouardienne, ses principaux thèmes de recherche incluent l’histoire de la vie privée et l’étude des inégalités sociales et sexuelles.

 

Colette POUNIA est docteure en arts et sciences de l’art, disciplines étudiées à l’université de Paris I, Panthéon-Sorbonne. Sa recherche porte alors sur les croisements des arts, des cultures et des sciences humaines. Auteure “d’écrits timides”  en art et sur l’art,  commissaire et  enseignante d’histoires de l’art, elle porte l’axe Pensées plastiques des insularités au sein du laboratoire APILab de  l’ÉSA La Réunion.

 

Clotilde PROVANSAL est artiste plasticienne. Ses préoccupations portent sur l’infini du vivant,  sur le récit de déplacements temporels et spatiaux dans lesquels s’opèrent des transmutations, des métamorphoses, des hybridations, sur l’urgence de prendre soin, en gage d’affection renouvelés.

 

Laurent SEGELSTEIN est acteur culturel et poète. 

 

Françoise SYLVOS estprofesseure des universités en Lettres modernes à l’Université de La Réunion. Ses recherches portent sur la littérature française du XIXe siècle et sur les littératures et cultures de l’Océan Indien.

 

Héloïse THIBURCE est diplômée d'un Master d'Arts plastiques Parcours Art contemporain et sciences humaines (Université Paris 8, Saint-Denis) ; son mémoire fut co-dirigé par la sociologue Anna Seiderer et l'historien de l'art Paul-Louis Rinuy. Elle est actuellement étudiante en master à l’ÉSA La Réunion.

 

LE COMITE D’ORGANISATION et SCIENTIFIQUE :

Mounir ALLAOUI, Florence PELLEGRY,  Colette POUNIA, Françoise SYLVOS

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